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JE VIENS D’UN PAYS INTERIEUR, ET CELUI-CI EST LE MÊME QUE LE VOTRE. UN BESOIN EXISTENTIEL, «ESSENSUEL», FAIT POUR REVELER LES FAILLES QUI SE TROUVENT EN NOUS. DES FAILLES, DES DECHIRURES BELLES QUI FONT NOTRE VALEUR ET NOS SPECIFICITES.
Cela faisait longtemps, trop longtemps qu’on l’attendait ce nouvel album. Et il est là, superbement enveloppé, superbement illustré aussi. Pascal Rinaldi s’est enfin remis à la composition pour lui, rien que pour lui. Voici donc SUR UN FIL, quatorze titres, tout à la fois, reflet ou miroir de sa per-sonnalité. Qu’il redécouvre lorsqu’on lui fait évoquer le titre: «J’aime me sentir en déséquilibre. De quel côté, vais-je tomber. Vais-je franchir l’obstacle, arriver de l’autre côté ?». Tant de questions qui amènent l’auteur-compositeur-interprète à lever un petit pan du voile dont il aime à s’envelop-per: «En déséquilibre et mélancolique, je suis créatif. J’aime me mouvoir dans la brume. Etre dans le bleu… Je me sens riche dans cet état second».
Qu’on ne s’y trompe pas, Pascal Rinaldi n’est pas un être triste. Il aime ce flou engendré par la brume. Ce n’est pas pour autant qu’il aime le brouillard. En artiste valaisan bon teint, il laisse par-fois entrer le soleil que l’on perçoit dans cette brume qui l’inspire tant.
A écouter les paroles de «Les murs montent», force est de constater que ce funambule marche sur une portée de noires et de blanches, sur le fil de la réalité. «Aujourd’hui, je veux aller à l’essentiel tout en étant conscient que l’engagement, face au déferlement des news, s’essouffle. Ce défer-lement banalise la tragédie. Et l’artiste que je suis se sent impuissant. Et des murs seront érigés encore et encore. Et pour longtemps.»
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